LES PIEDS DANS LE PLATT
L’expression à mourir de rire prend tout son sens en compagnie du Klimbim’s club de Fénétrange. Le théâtre en dialecte est un bon remède à la morosité. Hier après-midi, plusieurs générations sont tombées dans un piège.
La piqûre fait monter les larmes aux yeux. C’est une bonne dose d’humour qu’a reçu le public à ...la salle des fêtes de Fénétrange hier après-midi. L’infirmière s’appelle le Klimbim’s club et les effets secondaires de son injection sont contagieux : des éclats de rire à se plier en deux pendant trois heures.
Le théâtre en dialecte fait toujours recette au Pays de Sarrebourg. La joyeuse troupe de douze acteurs, âgés de 29 à 66 ans, tombe dans Un piège pour deux. Côté cour, ils sont fonctionnaire de police, cariste, pâtissière, retraitée du Trésor public, cheminot, secrétaire. Côté jardin, il y a une épouse qui soupçonne son mari de la tromper et vice-versa, deux détectives privés, une belle-mère qui déménage, et la fille de la famille qui s’éprend d’un dealer.
Entre deux actes, les comédiens amateurs décompressent dans les coulisses et livrent quelques confidences.
Comment votre association a-t-elle monté ce spectacle ?
Pascal Schaeffer, président du Klimbim’s et sa troupe : « On choisit les pièces sur catalogue, on est affilié au Groupe du Rhin, spécialiste du théâtre. On lit, on se consulte et on dispatche les rôles. Il nous faut de l’action pour que le public ne s’ennuie pas. Ce genre de spectacle nécessite 75 heures de travail sur les planches et autant à la maison. On rajoute notre touche personnelle avec quelques blagues ou scènes. A la fin, la pièce dure trois heures au lieu de deux ! »
Comment expliquez-vous le succès inébranlable du théâtre en dialecte et son impact intergénérationnel ?
La troupe : « Le public est tout simplement demandeur parce qu’il rit. Les anciens se retrouvent dans les années 1950-1960 et les jeunes sont contents de laisser pendant quelques heures la télévision et internet. Sur scène, le dialecte alsacien permet de rendre des situations comiques encore plus cocasses. Le patois fait partie de notre patrimoine régional et les gens y sont attachés. Beaucoup de personnes nous disent qu’en voyant notre pièce, elles ont fait le plein de rires pour toute l’année. »
Pourquoi jouer la pièce en français à l’occasion de la dernière représentation ?
La troupe : « De nombreuses personnes ne viennent pas aux représentations en dialecte parce qu’elles ne comprennent pas l’alsacien. Par contre, elles manifestent le désir de nous voir en spectacle. Alors on va les satisfaire. En huit jours et trois répétitions, on traduira toute la pièce en français. »